Décret anti-bonus : une mesurette dont les Français ne sont pas dupes
Le décret anti-bonus pris aujourd’hui avec force tambours et trompettes, n’est hélas qu’une mesurette de plus. Obligé de plier face à la colère de l’opinion publique, le gouvernement s’est contenté de ménager ses amis tout en essayant de donner le change aux Français.
Mais ces derniers ne sont pas dupes : en particulier, la création d’un « comité de sages » émanant du patronat pour autoriser ou non le versement de certains bonus s’inscrit furieusement dans le mythe de l’autorégulation du capitalisme qui a mené à la plus grave crise depuis 1945 et aux excès les plus injustes.
Le décret du gouvernement pêche par trois insuffisances graves :
son champ d’application et son contenu sont bien trop restreints, se limitant aux seuls mandataires sociaux des seules entreprises aidées par l’Etat et n’interdisant que quelques compléments de rémunération au lieu de tous.
S’agissant d’un décret, cette mesure est limitée dans le temps et est révocable à tout moment. Elle pourra être facilement contournée par les dirigeants concernés, qui pourront dès 2011 bénéficier de mesures de rattrapage.
Il ne s’attaque aucunement aux autres injustices flagrantes (notamment fiscales) que la crise a rendues insupportables, au risque de provoquer une cassure irrémédiable au sein de la société française.
Plutôt que de faire semblant, le pouvoir doit saisir le Parlement d’une vaste loi rétablissant l’équilibre dans le partage des sacrifices imposés par la crise.
Nicolas DUPONT-AIGNAN Député de l’Essonne Président du rassemblement gaulliste Debout la République